2015年7月24日

Du a en superposition du réel, du symbolique et de l’imaginaire

Du a en superposition du réel, du symbolique et de l’imaginaire.

Si nous essayons de relire l’enseignement de Lacan dans son ensemble, nous pouvons y retrouver, dès ses premiers moments, le a qui est à la fois de l’ordre du :

réel en tant que litter du « a letter, a litter » joycien (Le séminaire sur « La Lettre volée », in Écrits, p.25), c’est-à-dire, si on énumère des termes qu’emploie Lacan, ordure, déchet, caput mortuum, résidu, reste, etc., bref, quelque chose qui est perdu, rejeté (cf. Variante de la cure type, in Écrits, p.360), ausgestoßen (cf. Réponse au commentaire de Jean Hyppolite, in Écrits, p.388), retranché (ibid.) et forclos dans l’ex-sistence (Le séminaire sur « La Lettre volée », in Écrits, p.11) ;

symbolique en tant que trou de « l’objet foncièrement perdu » (ibid., p.45) ou en tant que « trou que constitue un certain caput mortuum du signifiant » (ibid., p.50) ;

imaginaire en tant que consistance de « l’image du corps propre » (La chose freudienne, in Écrits, p.427).

Ainsi, nous avons d’emblée, dès le départ de l’enseignement de Lacan, le a qui est à la fois réel, symbolique et imaginaire comme nous le montre Lacan dans ses schémata du noeud borroméen à trois, et non pas imaginaire aut symbolique aut réel aut semblant successivement ou alternativement dans de supposés paradigm shifts chronologiques comme nous le suggère Jacques-Alain Miller.

Mais demandons-nous comment on peut concevoir que le a soit à la fois réel, symbolique et imaginaire ?

Une façon possible en serait un recours au concept de superposition quantique. Dans la mécanique quantique, une particule élémentaire peut avoir un état de superposition de différents états quantiques. L’illustration la plus connue en est l’expérience de pensée du chat de Schrödinger où un chat pourrait avoir un état de superposition d’être vivant et d’être mort en fonction de l’état quantique d’un atome radioactif qui peut tuer le chat par un certain dispositif quand il émet une radioactivité. Ainsi on pourrait dire métaphoriquement que le a a un état de superposition des trois ordres du réel, du symbolique et de l’imaginaire.

Et si on compare à une particule élémentaire le a défini par Lacan comme objet de la psychanalyse (Écrits, p.863) et dont il dit d’ailleurs dans la séance du 9 avril 1974 du Séminaire XXI qu’il a inventé l’objet a, on pourait dire que le a est la seule réalité de la psychanalyse et que le noeud borroméen est l’objet a tel qu’il est considéré dans une string theory lacanienne.

Mais, d’une façon plus naïve, on peut voir le a dans une figure de Jésus Christ crucifié et ressuscité d’entre les morts, pour autant que le a formalise notre propre Dasein au sens heideggérien du mot. Le corps du Christ fait consister le trou de ses plaies par où ex-siste le réel du Nom-du-Père. Ainsi se nouent dans le Christ en tant que notre propre Dasein, les trois ordres de l’imaginaire, du symbolique et du réel.

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